jeudi 29 août 2013

Croissants français s'il vous plaît!

Ma chère maman m'ayant envoyé une recette de pâte levée feuilletée, je décide de me lancer dans une aventure de plus, avec un peu de nostalgie culinaire cette fois : les croissants.
... OK, beaucoup de grands mots au vu de ce qui s'est vraiment passé. J'avoue, j'ai utilisé une pâte toute faite, je n'avais pas vraiment le coeur de passer la journée à la préparer.
Mais c'était pas si mal!


C'était tellement pas si mal que j'ai remis ça il y a deux jours, avec une autre marque de pâte toute prête. Mais cette fois, c'était des petits pains au chocolat!


(Kai a pris une photo en mode stalker. Oui c'est un peu le bazar, et encore j'ai rangé...)
Et une fois de plus, c'était pas mal du tout! Meilleur que les croissants en tout cas, cette autre pâte est plus adaptée, même si aucune des deux ne monte donc j'ai des mini-pains. C'est pas grave parce que Kai a vraiment aimé les pains au chocolat, j'étais super-contente!!


Mais après l'épisode pains au chocolat, il a décidé que lui aussi, il pouvait faire des chouettes trucs, comprendre : pancakes.

 "Pannukakku perkele" - Kai.

Je vous dis pas comme nos glycémies respectives sont élevées ce soir...

Groar!

vendredi 23 août 2013

Voyage à Oulu, zombification et bonbons

Je voulais écrire ce post plus tôt. Si si, je vous jure, je pensais l'écrire lundi ou mardi mais... non. J'ai eu passablement la flemme une fois de plus mais j'ai aussi posé ma candidature pour travailler comme extra chez Max (le Mac Donald's suédois, mais en mieux), j'attends la réponse, je suis nerveuse. J'ai du écrire une lettre de motivation hypervite pour l'envoyer par Internet, j'ai donc demandé à Kai de la lire pour vérifier ma grammaire, orthographe, etc. Il m'a lu une des phrases à haute voix, a fait une tête bizarre et dit en suédois que "personne ne parle comme ça". Cela dit, c'est en faisant des erreurs qu'on progresse... surtout en arrêtant d'appliquer la grammaire allemande au suédois, ça marche pas!
Ce dont je voulais donc parler dans ce post ne concerne pas le boulot mais mon petit voyage à Oulu le week-end dernier. Je suis partie de Haparanda avec Kai et son frère, leur mère nous a emmenés en voiture jusqu'à la gare de Kemi où nous avons pris le train et réglé nos montres sur l'heure de Finlande. (je m'y fais pas.)
C'est drôle parce que nous avons eu droit à un vieux train (qui venait de Rovaniemi d'ailleurs, la ville du Père Noël).


Photo prise par Kai. Non vous ne rêvez pas, il n'y a qu'une seule voie. Une petite gare, c'est une petite gare.
Pendant le trajet qui était assez court, une heure environ, nous avons mangé nos provisions de survie, à savoir...


Feat. Stephano (mon super sweat à capuche PewDiePie <3). Je ne savais pas avant d'arriver ici que Angry Birds, c'est finlandais.
Par contre, je savais que les Moumines viennent de Finlande, bien sûr!


Parfum : metsämansikka. (pour ceux qui n'ont pas suivi, fraise des bois)
En parlant de fraise des bois, à Oulu nous avons marché jusqu'à l'appartement de la tante de Kai et son frère, Leena, qui nous a hébergés pour le week-end. Elle est très gentille, accueuillante très cool parce qu'elle joue aux jeux vidéos, yes! Devinez ce qu'on a fait vendredi soir? Joué à New Super Mario Bros sur Wii jusqu'à ce que ce soit l'heure d'aller se coucher.
Que vient faire la fraise des bois dans tout ça, me direz-vous. J'y viens. Leena ne parlait que très peu anglais donc la barrière de la langue était assez énorme puisque je ne parle pas finnois. J'ai dit en anglais que je pouvais peut-être bafouiller trois mots et Kai est intervenu pour citer les mots en question: "Kiitos, metsämansikka, sauna ja perkele." On n'est pas loin de la vérité... "kiitos" signifie "merci", quant à "perkele" c'est un des jurons les plus communs, au même degré que "merde" en France et cela signifie "diable".
Je n'ai pas encore dit pourquoi nous sommes allés à Oulu, mais je suppose que c'est assez facile à deviner, me connaissant. Une petite convention avait lieu là-bas, un "séminaire" en fait (Oulun animeseminaari). C'était en effet une toute petite convention mais c'était sympa, une bonne ambiance et surtout, j'ai retrouvé mon amie Salla qui était ma jumelle Chizuru à Animecon! Cette fois, son cosplay était Unohana, de Bleach. Mon cosplay (le samedi) était Kiyone, de Bleach aussi et avec le frère de Kai qui était Ishida et Kai qui était Ukitake, nous avions un petit groupe de Bleach!
Comme il n'y avait pas tellement d'activités à la convention, nous sommes sortis pour prendre des photos. Mais...


Il y avait du vent. Cela dit en passant, c'était génial de voir Kai en cosplay d'Ukitake parce que j'avais vu tellement de photos de ce cosplay sur sa page deviantART et parce qu'Ukitake est mon personnage préféré et j'étais émue de le voir juste devant moi.
Vous devinez donc que je n'ai pas vraiment visité Oulu pendant ce week-end (la seule "visite" que j'ai faite a été de traverser la ville avec les garçons pour aller à la convention... en cosplay. Je vous dis pas les regards qu'on s'est attiré!)
À part de la pluie qui nous est évidemment tombée dessus pendant que nous étions en cosplay, c'était très chouette. Mon seul regret, comme à chaque fois, est d'être incapable de comprendre le finnois parce que quand tout le monde rigole autour de moi après une blague lancée en finnois, je me sens seule.

Bref, si le mot "zombification" figure dans mon titre, c'est parce que définitivement, Kai et moi ne savons pas nous coucher tôt. Or, si nous nous sommes endormis vers 2h ce matin, on peut quand même dire qu'il y a du progrès parce qu'avant ça, nous n'avions pas dormi depuis environ 42 heures. Première vraie nuit blanche pour nous, et je vous raconte pas notre état le jeudi matin. Encore, moi ça allait, je me suis levée normalement, comme si j'avais dormi en fait. Kai est resté au lit, quand je l'ai appelé j'ai entendu un gémissement de dragon blessé (parce que c'est bien connu, les carpes se transforment en dragons après avoir remonté une chute d'eau) et je lui ai dit de rester couché. Je l'ai donc remplacé pour distribuer les journaux, étant la moins zombifiée des deux (et de loin). Ce n'était pas très agréable de faire du vélo sans avoir dormi de la nuit mais je m'en suis sortie; je pense que Kai se serait cassé la figure. C'est bizarre comme la même chose (une nuit blanche) peut avoir des effets si différents sur moi (zombie hyperactif puis zombie tout court) et Kai (précipité de résidu de zombie).
Enfin ça commence à aller mieux puisque nous sommes sortis aujourd'hui et c'était à peu près faisable de rester sur les vélos sans embrasser le bitume. Nous avons eu une surprise en arrivant à Rajalla : il y avait un petit marché juste devant le centre commercial, et un des stands vendait...


Évidemment que nous en avons acheté!
D'ailleurs, il serait temps de les manger, en jouant à la GameCube en cosplay. Soyons des geeks! Je vous laisse, le cosplay m'appelle!

Groar!

jeudi 15 août 2013

Francophonie, magie... zombies.

Hier, mercredi le 14, je suis donc allée faire le tour des écoles pour proposer mes services en tant que professeur de français. Je vous dis pas comme ça fait bizarre. J'ai jamais voulu être prof, moi! Cela dit, je suis allée voir dans des écoles pour adultes, donc en fait de cours ce sont plutôt des cercles d'étude alors ça me va. Le problème, c'est que le tour de ces écoles à Haparanda... c'est vite fait. Il y en a trois. Et quand l'une des trois est fermée pour deux jours, ça va encore plus vite. (Qui a pris le vélo pour rien tout à l'heure?) Dans les deux premières écoles en tout cas, j'ai laissé mon CV et une bonne impression, même si dans la deuxième école, on n'a pas compris tout de suite que je voulais donner des cours, et non en prendre. Il m'a été confirmé une fois de plus que je semble plus jeune que je ne le suis. Je ne me plains pas, plutôt ça que le contraire!
On m'a aussi complimenté pour mon niveau de suédois quand j'ai montré mon CV avec un an d'études en suédois et que j'ai dit avoir été à Haparanda pendant un mois. Soyons honnêtes, ça fait un peu plus d'un mois, mais tout de même! En ce qui concerne les cours de français, je n'ai pas beaucoup d'espoir; je doute qu'il y ait assez de suédois masochistes à Haparanda pour vouloir apprendre une langue aussi difficile. Mais je verrai bien.

En parlant de français (aussi bien la langue que les habitants du pays), j'ai découvert hier (avec joie!) que je n'étais pas la seule expatriée de France ici. Si si, je vous jure!
Je m'explique: j'étais allée à Prisma (c'est en Finlande) avec Kai pour acheter à manger et nous cherchions de la viande pas trop chère quand nous sommes passés à côté d'un couple qui parlait français. Kai comme moi avons ralenti mais sans nous arrêter, et quelques pas plus loin il s'est tourné vers moi et a demandé s'il avait bien entendu, je lui ai confirmé que oui, c'était bien du français.
Première réaction: rigoler. Nous étions tous les deux tellement surpris que nous avons eu un beau fou rire en plein milieu du magasin.
Deuxième réaction: "Va leur parler." - Kai.
Je lui ai dit que j'étais trop timide, mais nous en riions tellement que j'ai mis ma timidité de côté et je suis allée parler aux francophones. Il s'est avéré que seul le jeune homme était francophone (d'où en France, je n'ai pas demandé) et la jeune femme qui l'accompagnait était finnoise (mais parlait français apparemment couramment). Je dois avouer que ça m'a fait très bizarre de parler français, ça faisait quelques temps que je n'avais pas vraiment parlé (il m'arrive de parler français à Kai, mais c'est comme parler dans le vide, il comprend très peu le français oral) et j'ai eu l'impression que c'était difficile, comme de faire un geste qu'on n'a pas fait depuis longtemps et qui a presque disparu de la mémoire musculaire. Je peux toujours parler français bien sûr, mais je n'ai plus le même accent qu'avant, ou du moins c'est mon impression.


À force de parler l'anglais et le suédois, je prends des accents...

Je me dois tout de même de préciser que pendant que je parlais ma langue maternelle avec une joie surprise, Kai est resté à quelques pas de distance, se disant que de toute façon il n'y comprendrait que dalle. Je reconnais qu'à la vitesse à laquelle nous parlions, francophones déracinés, il n'aurait en effet rien compris.
Bref, cette anecdote est la deuxième de ma collection "le français en Scandinavie", la première anecdote étant celle de l'employé de Arbetsförmedlingen qui a fait de louables efforts pour sortir un français correct (efforts salués, appréciés et reconnus). Ce que je n'ai pas mentionné dans mon post précédent, c'est que cet employé en question m'a à un moment donné sorti "C'est la vie." avec une prononciation qui était d'ailleurs très bonne. Ce qui était moins bien, c'est quand il a traduit en suédois, ou essayé de traduire parce qu'il m'a d'abord sorti "Det är havet." ("C'est la mer."). Je n'ai pas pu m'empêcher de rire et de le corriger; "Det är livet.". Sur quoi il a souri, puis a ajouté en suédois, l'air pensif "18 ans, tu sais pas ce que c'est, la vie... enfin peut-être que tu sais..."
Je ne prétends pas savoir, mais j'apprends. Et de toute façon, la vie, chacun la voit différemment.

... Ce qui me fait une transition parfaite pour ma prochaine anecdote! Celle-là, elle est bonne. C'est arrivé hier aussi en sortant de Prisma. Kai et moi avions acheté des glaces (oui, encore, la route est longue jusqu'à Prisma et il nous faut notre dose de sucre) et nous les mangions avant de repartir vers Haparanda quand un type bizarre portant une casquette ornée de fleurs s'est approché de Kai et a commencé à lui parler. J'étais un peu en retrait mais quand Kai est venu vers moi avec son vélo, le drôle de type l'a suivi et a commencé à nous parler en finnois. J'étais complètement paumée mais je voyais bien que ce gars-là n'était pas net. Des fleurs sur la casquette, des canettes de bière dans un sachet, l'air complètement à l'ouest... Kai m'a dit qu'il était saoûl, mais à mes yeux il avait plutôt l'air d'avoir des locataires que d'être rond comme une queue de pelle. (Ah, l'argot. En suédois, pour désigner quelqu'un de fou, on dit qu'il n'a pas tous les chevaux à la maison. En français, on parle d'une case en moins. Je ne vais pas vous faire les expressions anglophones en plus, ça suffit comme ça.) Bref, ce type nous a exécuté une sorte de danse tout en parlant finnois et quand il s'est éloigné l'air joyeux, Kai m'a traduit ses propos... enfin à peu près, parce que selon lui, il avait utilisé des mots qui n'existent pas et un nom style "conte de fées" mais ça donnait à peu près ça:
Il est allé dans un pays étranger pour rencontrer une personne [insérer ici le nom "conte de fées"] qui lui a appris un sort. C'est pour ça qu'il a des fleurs sur sa casquette, et la danse qu'il a faite ainsi que les mots qu'il a dit, et les fleurs bien sûr font partie du sort, et c'est un tour de magie qui fait en sorte que les choses vont bien.
Ah, et ses canettes de bières n'étaient pas ouvertes, donc il était sans doute plus fou que bourré. Sacré délire quand même.

Hier, il faisait très beau et assez chaud pour être en T-shirt avec une optionnelle casquette. Aujourd'hui, il souffle un vent du Nord, la température rase les 15°C et il pleuviote et bruine la plupart du temps. Comme quoi, ici, le vent du Nord c'est pas comme en France. Ici, le vent du Nord, c'est ce qui fait la différence entre l'été et l'automne.
Je vous parle de la météo non pas pour m'étendre sur le rude climat scandinave mais au contraire dans un but moins didactique: je veux râler. Je veux grommeler, bougonner, ronchonner contre ce fichu vent et cette fichue pluie et ce fichu froid, parce que j'ai essuyé les trois à vélo ce matin. Pourquoi? Parce que quand le réveil a sonné à 9h ce matin, n'importe qui se serait levé sans problème, or Kai était un résidu de zombie (j'en ai profité pour lui apprendre cet extrait d'argot français) et il m'a demandé de dessous la couette comment je faisais pour être debout. (Moi, debout à la première sonnerie du réveil, lui, debout une heure plus tard, et il a fallu attendre une heure de plus pour qu'il s'habille.) Je ne le blâme pas cela dit, étant moi-même un peu zombifiée. Il faut dire que nous avons très peu dormi, techniquement nous avons passé une nuit blanche puisque nous ne nous sommes endormis que bien après l'aube.

Non, vous n'en saurez pas plus sur cette nuit. Mais le matin a été difficile, avec des cheveux ébouriffés à la Dragon Ball et pour Kai, l'impossibilité totale de sortir du plumard. J'ai donc commencé le boulot du jour à sa place et c'est pour ça que je râle. Distribuer les journaux, je veux bien, mais quand il fait un temps de chien... bof. Et quand en plus on arrive à la fin de la tournée pour s'apercevoir qu'il reste 3 boîtes aux lettres et qu'on est à court de journaux et qu'il faut retourner en chercher à Station... Grrrrrrmmmmmmpppppppffff.
Au moins, ce dont je ne peux pas me plaindre, c'est que j'ai customisé mon vieux vélo. J'ai maintenant un couvre-selle moelleux qui me permet de rester sur ce vélo pendant un certain temps sans me retrouver avec de la compote de fesses. Youpi!!
Le temps est toujours pourri au moment où j'écris, et mon zombie (qui s'est un peu dézombifié entre-temps, surtout au moment de manger) est parti à Kalix pour une paire d'heures. J'espère qu'ils vont lui apprendre à parler lentement là-bas. (La blague courante sur les gens de Kalix, c'est qu'ils parlent lentement. Quand Kai parle le suédois, je dois toujours lui dire de ralentir alors j'espère une influence Kalixienne à son retour!)

Groar!

mardi 13 août 2013

Aller et retour... et vélo, vélo vélo.

Je sais! Je sais! Je n'écris pas souvent. Pardon. Si j'ai une excuse valable, c'est la qualité du Wifi ici, quasi inexistant. Ce n'est pas parce que je suis toujours avec Kai, qu'allez-vous imaginer là?
Bref, si la semaine dernière a été constituée de pas mal de flemme, dimanche 11 j'ai pris le vélo avec Kai pour aller en Finlande. En Finlande, comprendre, chez sa mère, et croyez-moi, c'est pas juste de l'autre côté de la frontière. (Techniquement si, mais en vélo ça prend bien trois quarts d'heure pour y aller.)

Mais.

J'ai donc hérité du vieux vélo de Kai, et même si je commence à m'habituer à sa taille ridicule, je ne me ferai jamais à la selle, dure comme du bois. 45mn aller et 45mn retour, sur une selle qui réduisait mon pauvre derrière en miettes. J'ai souffert.
Heureusement, à l'aller nous avons fait deux pauses, la première à Prisma (dernier magasin avant la sauvagerie d'une longue route sans rien autour) pour acheter des glaces, parce que le soleil tapait fort. La deuxième pause était inopinée mais satisfaisante, même si je n'ai pas compris tout de suite pourquoi Kai s'était arrêté en plein milieu de nulle part pour descendre de son vélo et fouiller les buissons, mais il m'a appelée et là, j'ai compris.


Kai : "Est-ce que tu sais comment ça s'appelle en finnois?"
Moi : "Eeeeeuuuuuuuh..."
Kai : "Tu connais le mot pour "forêt", mais est-ce que tu sais comment dire "fraise"?"
Moi : "Hmmm... Mansikka?"
Kai : "Maintenant mets ces deux mots ensemble."
Moi : *réflexion intense* "Oui mais je peux pas le prononcer."
En finnois, "metsämansikka". Pas la moindre idée ce que le pluriel peut être.
Comme quoi, je ne suis pas fichue de parler finnois, mais au moins je connais le mot pour "fraise des bois".
En Finlande (comme en Suède), il est tout à fait permis de s'arrêter au bord de la route pour manger les fraises des bois. En suédois, ça s'appelle "allemansrätt" et ça veux dire en gros que n'importe qui peut cueillir les fruits sauvages parce qu'on considère que la nature "appartient" à tout le monde. Et puis de toute façon, ce serait trop bête de laisser les fraises se gâter. Donc devinez ce qu'on a fait?
Et spécial dédicace pour ma maman, ils ont aussi ces fleurs-là ici :


Tu peux venir en Finlande maman, ils ont des coucous. Pour le coup, j'avais envie d'en cueillir mais je n'aurais pu les mettre nulle part, et puis ils auraient fâné sur mon vélo avant d'arriver...
Après l'épisode fraises des bois et quelques kilomètres de plus, Kai et moi sommes arrivés chez sa mère. Ari était dehors et avant qu'on ait pu rentrer, Maria est arrivée en voiture avec sa mère et son compagnon; le frère de Kai était avec eux. Le couple plus âgé n'a pas compris tout de suite que je ne parlais pas un mot de finnois (ou presque, parce que j'ai réussi à sortir un mot qui ressemblait assez à du finnois...), imaginez le comique de la situation. Un dialogue de sourds, parce que je répondais par réflexe en suédois, mais eux ne parlaient que le finnois. (Oui, le frère de Kai a lui aussi décidé de me parler en suédois, sauf qu'il parle nettement plus vite que Maria alors je galère.) Kai me parle toujours en anglais parce que c'est plus rapide, mais il a travaillé sur un de ses cosplays à peu près tout l'après-midi (sauf pendant la fika (pause café) et le repas du soir, délicieux d'ailleurs). 

Pendant que Kai se battait avec ses épées en bois, je suis allée avec son frère chez une tante qui habite à quelques 4 kilomètres de chez Maria. Nous avons pris les vélos, et Ari a eu pitié de moi en voyant que j'avais toujours la vieille selle sur le vélo de Kai; j'ai donc pu emprunter le vélo de Maria, qui évidemment était bien trop grand pour moi. C'était un peu dangereux  mais nettement plus confortable... Alexis m'avait proposé de venir parce qu'il s'occupe du chat en l'absence des occupants de la maison, c'est un chat de race qui vit comme un roi. J'avoue que l'animal est très beau (et très grand), mais je n'avais pas mon appareil photo avec moi pour vous montrer sa jolie bouille.
Enfin c'est un chat. Moi, je suis un lion. Ha ha!

Le même soir, Kai et moi sommes repartis en Suède, à vélo bien sûr, et en arrivant mon derrière était moulu. Il faut vraiment que je remplace cette selle, ou que je mette un coussin, bref que je fasse quelque chose pour ça parce que je ne peux pas continuer comme ça.
Le lendemain, qui est maintenant hier, je pensais pouvoir me reposer un peu après la dose de vélo de dimanche, mais je rêvais. Lundi matin, Kai était un exemple parfait de zombie. Il n'avait pratiquement pas dormi de la nuit, n'avait plus de voix et tenait à peine debout. Je lui ai dit de se reposer et je l'ai remplacé pour la distribution de journaux, à vélo bien sûr. J'étais tellement inquiète pour lui que je me fichais bien de faire encore du vélo, mais quand je suis rentrée après une heure et demie, il allait mieux et était en yukata (les deux vont de pair). Nous sommes allés faire quelques photos dehors (devant Station) parce qu'il voulait montrer son obi fabuleux sur son blog de kimono. J'avoue que c'était assez drôle de me retrouver derrière l'appareil photo, j'ai pas l'habitude moi. Ca se voit, parce que je suis une mauvaise photographe, mais j'espère m'améliorer!

Aujourd'hui je suis retournée à l'hôtel de Haparanda pour parler à la directrice (et lui demander si elle avait besoin de personnel francophone, en l'occurrence mon humble personne). Manque de pot, non. Elle m'a quand même félicitée pour mon niveau en suédois après avoir entendu que j'avais pris des cours à l'université pendant un an en France. Annika, ma chère prof de suédois, je te dois un câlin. Encore un.
Je suis donc retournée à Arbetsförmedlingen pour paperasser et je suis tombée cette fois sur un employé qui, très content (et surpris) de voir que j'étais française, s'est mis à me parler français (comprendre: à bredouiller quelques mots avec un sacré accent, et en confondant avec l'espagnol une fois sur deux). Je ne me souviens pas que la paperasserie en France puisse être aussi drôle. En fait de paperasserie, tout a été fait sur ordinateur, je suis maintenant inscrite au Pôle Emploi suédois. Demain, je projette d'aller demander dans les écoles de Haparanda s'ils veulent engager quelqu'un sans qualifications mais qui parle le français, selon le monsieur qui m'a conseillée j'ai mes chances. Et puis j'ai vérifié, pas moyen d'apprendre le français dans les trois écoles dans lesquelles je veux aller postuler. Concurrence? Niet. Ah pardon, ça c'est du russe.
Pour l'instant je vais surtout fermer la fenêtre, parce que la météo prévoit une chute de température cette nuit, ça devrait descendre à 7°C. L'automne scandinave arrive...

Groar!

mardi 6 août 2013

Planquée en Finlande

Hum. Voilà une éternité que je n'ai rien raconté ici. La raison? Ce n'est ni une surcharge de boulot ni une soudaine maladie, disons plutôt la flemme. Eh oui, ça arrive dans tous les pays du monde. Et puis j'avais une très mauvaise connection à Internet, ça aussi ça arrive.
Ce qui se passe à ce moment précis de mes aventures, c'est que je me planque en Finlande avec Kai et son frère, chez leur maman. C'est très tranquille, et puis on a du chocolat.
Oui mais attention, c'est du chocolat de Finlande.

Fourré à la réglisse.

Je vous assure, ça fait bizarre. Première réaction en mangeant ça : "Mais... pourquoi?!" Pourquoi mettre de la réglisse dans le chocolat? Pourquoi, Finlande, pourquoi?
Finalement, c'est pas mauvais. Bizarre mais pas mauvais. Et puis franchement, c'est de loin pas le pire ou le plus bizarre que la Finlande ait à offrir. 
En parlant de purement finnois, j'étais déjà allée chez Maria dimanche, et j'ai rencontré son compagnon Ari qui est très sympathique et m'a souhaité en anglais la bienvenue en Finlande. J'ai aussi pu goûter de la viande de renne séchée, waouh. C'est bon. Je pourrais m'y habituer, tiens! C'est ce même jour que Maria a décidé d'arrêter de me parler en anglais, parce que le suédois, "c'est plus simple". Faisons simple. Elle ne me parle pratiquement plus qu'en suédois, et parfois j'ai du mal mais dans l'ensemble je m'en sors. Il faut bien progresser! 
Ça m'a d'ailleurs fait bizarre quand le frère de Kai a commencé à me parler en suédois. Avant, nous parlions anglais. J'ai encore du mal à parler suédois à Kai, bizarrement je suis dix fois plus timide avec lui quant au suédois. Peut-être parce qu'il est à cheval sur la grammaire... 
Enfin pour l'instant, à chaque fois que je parle suédois, on me comprend. Hier je suis allée à Arbetsförmedlingen (le Pôle Emploi suédois) pour me signaler en tant que... quel que soit le terme français pour "arbetssökande", ça veut juste dire que je cherche du travail. Bref, je suis allée là-bas et j'ai compris assez vite que ça ne leur arrive pas souvent, de voir une française débarquer chez eux pour rester à Haparanda et trouver du travail. J'ai parlé à quatre personnes différentes, la première ne sachant pas quoi faire de moi, la deuxième ayant une idée plus précise, la troisième voulait juste avoir son bureau libre et la quatrième s'est occupée de moi en tant que conseiller personnel ou quel que soit le terme français approprié. En tout cas, ils étaient tous franchement accueillants, pas le genre "employé-de-bureau-je-m'ennuie-à-mourir", l'un deux a même lancé une blague en téléphonant à son collègue ("Je suis avec une jeune fille française qui a trouvé Haparanda."). Et puis on m'a dit que je parlais bien suédois! *moment de fierté* Je leur ai dit que je pensais aller voir du côté de l'office de tourisme pour demander s'il y a besoin de quelqu'un qui parle le français et l'anglais, disons, couramment. 
C'est ce que j'ai fait aujourd'hui. Kai dormait encore quand j'ai pris le vélo (j'ai hérité du vieux vélo de Kai, qui est très, hum, petit mais c'est pas grave, ça nous fait un point commun, le vélo et moi). Sachant que l'office du tourisme de Haparanda-Tornio est situé du côté finlandais de la frontière, je devais compter une heure de plus, parce qu'il est toujours une heure plus tard en Finlande qu'en Suède. Je vous dis pas la galère à chaque fois que je vais en Finlande... Heure suédoise? Heure finlandaise? 
Bref, je me suis cassé la figure de mon super-vélo en chemin (c'était en Suède), ça me fait un pantalon à raccomoder, et zut. Je suis quand même allée à l'office du tourisme, pour m'entendre dire qu'ils n'avaient pas de travail pour moi, et pas les moyens pour engager du personnel supplémentaire. Peut-être à la saison suivante, m'a dit la souriante madame. Je reviendrai en janvier, peut-être.
On m'a conseillé d'aller demander dans les hôtels s'ils avaient besoin de quelqu'un, mais je ne suis pas allée voir tout de suite, je suis rentrée pour lécher mes plaies (au figuré hein. Essayez d'atteindre votre genou avec votre langue, vous. Heureusement que j'ai des mains.) et au courant de l'après-midi Maria est venue nous chercher pour aller squatter chez elle. 
C'est donc depuis la Finlande que j'écris cela! 
Avec du chocolat à la réglisse.
Groar!