samedi 27 juillet 2013

Älä mene metsään

Les inconditionnels du metal finnois auront reconnu ce titre de Teräsbetoni. Ce sont ces mots que j'avais en tête hier soir en quittant Station vers huit heures et demie avec l'intention de braver l'interdiction de la chanson: "ne va pas dans la forêt". Les paroles sont une mise en garde contre le mal et les ténèbres qui sont dans les bois, mais moi je vous dis, balivernes. La seule raison valable de cette mise en garde, c'est les moustiques.
L'endroit est en fait une réserve naturelle avec sentiers de promenade, ça s'appelle Riekkola-välivaara (ah, le finnois). Kai m'avait montré les lieux au début de la semaine et je me suis tellement maudite de ne pas avoir mon appareil photo à ce moment-là que j'ai décidé de revenir, seule s'il le faut, mais je me dois de vous montrer cet endroit.
Ayant été dévorée lors de ma précédente venue, j'ai prévu le coup cette fois. Huile de citronnelle, priez pour nous. Alors soit les moustiques scandinaves sont résistants, soit l'huile de citronnelle, c'est pas l'efficacité même. J'ai bien l'impression d'avoir été moins piquée que la dernière fois, mais c'est peut-être de l'auto-suggestion ou de la chance...
Mais trêve de moustiques.

C'est sauvage.
On va par là...
Puis par là...
On suit le chemin parce qu'à gauche, c'est marécageux.
On grimpe :D
 Plus haut.
 Plus haut!
Voilà :)
Panorama, en contre-jour, avec deux arbres. "Me kai ollaan niin kuin nuo..."
Re-panorama, avec une lumière normale.

Il y a des habitants!
 Et des canards.
Ce n'est qu'un canard, me direz-vous, mais il y en avait d'autres plus loin. Seulement, ils étaient tellement loin qu'avec le zoom, ils étaient flous. Pauvres canards.
Vers neuf heures, neuf heures et quart, je me décide à rentrer, il commence à faire frais (et j'étais en T-shirt, ça vous montre bien qu'il a fait chaud ces derniers jours). Alors oui, il y a bien un risque de croiser un élan ou un renne dans cette forêt, c'est arrivé à Kai quand il était plus jeune mais l'animal était blessé et mourant. De toute façon, ce sont des bêtes plutôt placides, qui n'attaquent personne (contrairement aux ours, mais c'est quand même rare d'en voir), et puis il y avait peu de chance de rencontrer plus gros qu'un canard. 
Sauf si on compte les champignons, parce qu'ils sont assez énormes.
  Ma main sert d'échelle.
Enfin, mes photos prises, un peu grignotée par les moustiques, je retourne à Station, dont j'ai quelques photos prises pendant la journée.

Et une photo prise le soir en revenant de la moustiqueuse forêt :

Je faisais le tour du bâtiment pour aller garer le vélo. Station, c'est comme vous pouvez le voir l'ancienne gare de Haparanda, qui faisait aussi hôtel d'où la taille du bâtiment et la présence de petites chambres qui sont maintenant des studios. Ca a un certain charme, justement parce que c'est pas tout neuf, mais l'inconvénient majeur de ce bâtiment, c'est que vu qu'il est en brique et assez mastoc, c'est une cocotte minute. On cuit, là-dedans! Si je ne laisse pas le ventilateur tourner la nuit, je me réveille en mode raisin sec...
Mais à part ça, c'est très bien.
Je pense retourner dans la forêt une prochaine fois avec Kai, parce que je fais plus confiance à son sens de l'orientation qu'au mien dans ces contrées sauvages... Et puis un lion perdu dans une forêt de pins et de bouleaux, ça se fera vite manger par les moustiques. 

Groar! 

jeudi 25 juillet 2013

Heureusement, il y a le café...

Aujourd'hui, je me réveille, un peu difficilement parce que je m'étais couchée tard (Ah, Skype...), je vois qu'il est environ cinq heures du matin et je replonge sous la couette. J'ai le sommeil un peu troublé ici, mais quand le jour se lève à deux heures du matin, c'est peut-être pas étonnant, si?

Bref, je sors du lit un peu plus tard (hum), je récupère mon cerveau qui était resté collé sur l'oreiller et je vais boire mon café. Aujourd'hui, boulot. Kai est parti dans le Sud pour quelques jours à une grande convention, je n'ai pas pu le suivre parce que les billets étaient déjà tous vendus mais c'est pas grave, je me vengerai. Je me sens déjà un peu vengée d'avoir été abandonnée dans le Nord, parce que dans le Sud, il doit faire nettement plus chaud qu'ici, et ici, il fait déjà une sacrée chaleur (à l'échelle de la Scandinavie, hein). Je n'ai pas de thermomètre sous la main pour me justifier, mais sachez que le soleil cognait bien contre ma casquette, et trois heures et demie à faire du vélo sous le soleil au zénith, je me sentais comme un toast dans le grille-pain. Je suis mal à l'aise à l'idée de faire griller du pain pour le petit déjeuner maintenant... Enfin, il y a toujours le knäckebröd.

Re-bref, je pars distribuer les journaux à la place de Kai, en empruntant le vélo de son frère (parce que comme Kai est plus grand que moi, il a un grand vélo, et j'ai failli me casser la figure la première et dernière fois où j'ai emprunté ledit vélo). Le vélo en question est d'une taille normale, et avec un cadre me permettant de sauter en marche avec une certaine classe, je me suis bien amusée avec ça quand même. J'ai frimé devant deux chats scandinaves qui me regardaient d'un air hautain, et quand j'ai essayé de parler à l'un d'eux, je me suis heurtée à la barrière du langage. Sachez aussi que les chats scandinaves ne comprennent pas le français.
En parlant de langue, tiens. Il m'est arrivé quelque chose de très drôle en distribuant les journaux (qui sont en réalité de la publicité finlandaise). Sur certaines boîtes aux lettres, des étiquettes, panneaux, écriteaux indiquent, en finnois ou en suédois (ou les deux) "Pas de publicité (merci)". Certains ont même la présence d'esprit de préciser qu'ils ne veulent pas de publicité finlandaise (ce sont les suédois non finnophones, logique) Or, sur l'une des boîtes aux lettres, le mot "publicité" est manquant. Une erreur, un bout d'étiquette arrachée, je n'en sais rien, toujours est-il que sans ce mot, on se retrouve non pas avec "pas de publicité finlandaise" mais avec "pas de Finlandais". Je croyais que c'était un hasard, mais quand je suis arrivée à cette boîte aux lettres, l'habitant du lieu était dehors et je lui ai donné le journal en mains propres (les siennes étaient propres, les miennes un peu noires à cause de l'encre des journaux). Il m'a lancé une blague en suédois mais quand j'ai vu l'étiquette sur sa boîte aux lettres, j'ai jugé utile de lui préciser que le journal était en finnois (au cas où il n'aurait pas remarqué). Manque de chance, j'ai parlé anglais sans le faire exprès, ce qui a pas mal désorienté le type. Il ne s'y attendait pas du tout, et je peux comprendre! Une fille sur un vélo suédois qui distribue en Suède des journaux en finnois mais qui parle anglais quand on lui parle suédois? (C'est normal si vous en perdez votre latin, excusez-moi cette blague langagière facile.) Il m'a tout de même répondu dès qu'il a pu retrouver son anglais que ce n'était pas grave, il parlait le finnois.

Rien ne vous choque?

Il parle finnois (et suédois) mais a une étiquette sur sa boîte aux lettres? La seule explication à mes yeux est que l'étiquette sur sa boîte aux lettres n'est en fait pas une erreur. Si ça se trouve, il n'a rien contre la publicité finlandaise, et le seul message à comprendre est "Pas de Finlandais".
Moi je vous dis, le racisme a la dent dure... Mais qu'est-ce j'ai ri en reprenant mon vélo.
C'était quand même éprouvant, à cause du poids de la masse des journaux (que j'ai du porter depuis la cour de Station jusque dans l'appartement pour les trier puis les mettre dans le sac spécial avant de les redescendre dans ledit sac qui pesait, du coup, le poids d'un âne mort). Soit dit en passant, l'appartement de Kai est au troisième étage. Ben oui. Heureusement que je sais comment porter des charges sans me casser le dos! Ce qui était difficile aussi, si l'on se garde de mentionner la chaleur et les chiens qui, c'est bien connu, veulent TOUJOURS un bout de fesse du facteur (mais c'est moi le facteur!), c'était de savoir par où passer. Je ne suis pas très douée pour me repérer ou me souvenir du chemin à suivre, donc j'avais ma petite carte (annotée par Kai, en suédois et en anglais) que je sortais à tous les coins de rue. Mais je m'en suis sortie, et sans tomber du vélo, s'il vous plaît!

En rentrant, je vais pour laver du linge (parce que c'est quand même mieux d'avoir des pantalons à mettre) mais quand j'essaie de démarrer la machine, rien. Nada. Va voir là-bas si j'y suis, m'envoie-t-elle par télépathie. Je l'éteins, je la rallume, j'essaie de changer le programme, je tripote les boutons, je reste calme parce que je vais pas m'énerver contre une machine à laver quand même. Finalement, j'abandonne, je reviens de temps en temps en ninja pour voir si elle s'est décidée à marcher (après avoir passé une demi-heure à essayer de la démarrer, précisons) et une heure plus tard, ô surprise, elle tourne! J'espère au moins que ce sera propre, parce que je les mérite, mes pantalons lavés...

Mais heureusement, j'ai du café. Je me sens un peu seule sans Kai, d'autant plus que je ne connais personne ici (je suis bien allée toquer chez le voisin pour lui demander de l'aide quand la machine à laver me faisait la gueule, mais il n'était pas là), et puis même les chats ne me comprennent pas. Enfin, j'ai Skype, et puis moi au moins je suis confortablement dans le Nord au lieu de griller au Sud! Je vois d'ici mon viking revenir en mode écrevisse, avec des coups de soleil partout... Remarque, au Nord, il y a les moustiques (dit-elle en grattant une piqûre reçue entre deux boîtes aux lettres).
Ceci étant dit, je vais savourer mon café, que je bois en quantité excessive mais c'est bien connu que la Suède est le 2è pays consommateur de café en Europe (la Finlande étant le premier). Je ne fais que contribuer à une réputation déjà établie!

Groar!

mercredi 24 juillet 2013

Enfin du café!

Mardi matin (hier, pour ceux qui n'ont pas suivi), il n'était pas encore huit heures que j'entends jurer en anglais, je sors de mon rêve en me disant que ça ne peut pas être Kai, impossible qu'il soit déjà réveillé. En effet, ce n'était pas lui mais son frère, qui a un double des clés, a des affaires à récupérer ici et est de toute évidence un sacré lève-tôt. Kai m'avait prévenue qu'il viendrait squatter mais je ne pensais pas que ce serait aussi tôt alors j'ai replongé dans mon sommeil. Une heure plus tard environ, j'entends râler en suédois comme quoi il faudrait qu'on se lève au lieu de dormir toute la journée. Cette fois, je sors du lit, on va pas trop pousser la paresse quand même.

Le temps de m'habiller et de manger une brioche à la cannelle et je sors avec le frère de Kai (Kai lui-même tentait de fusionner avec la couette) pour acheter deux-trois trucs et par la même occasion aller à la poste. Il se trouve que dans ce patelin, la poste est carrément dans le supermarché, c'est plus pratique.  Mais dans le supermarché, le flou commence. Je cherchais du vinaigre blanc pour nettoyer ma machine à café d'occasion mais une fois arrivée dans le rayon vinaigres et autres, je ne vois que du vinaigre de vin. Pas très connaisseuse en vinaigres ni en machines à café, je demande au frangin s'il peut m'aider. Pas plus avancé que moi, il demande (en suédois) à une employée du magasin qui passait par là. Quelques vinaigres plus tard, la madame (qui nous a conseillé de googler si on ne sait pas) nous indique un vinaigre. Je décide de lui faire confiance et quand je rentre un peu plus tard, je tente de nettoyer la machine, ayant au préalable prévenu Kai (qui était sorti du lit entre-temps) et son frère (qui était rentré après moi) que ça risquait de sentir bizarre.
Houlà oui. On a ouvert la fenêtre assez hâtivement tout en écoutant avec inquiétude les bruits que faisait la machine, je vous jure qu'il y a un dragon caché sous cette coque de plastique... Mais quand l'odeur de vinaigre s'est (enfin) dissipée et après avoir rincé la machine plusieurs fois avec de l'eau (suivant les conseils de ma chère maman), j'ai lancé une modeste production de café, que j'ai ensuite goûté avec méfiance.
Eh bien il était bon. Tout à fait correct selon moi, et je suis contente (et soulagée) d'avoir enfin mon café! Ca aura été un sacré marathon pour l'avoir, depuis le premier nettoyage de la machine, la galère pour trouver le bon café, les tâtonnements pour comprendre comment cet étrange animal fonctionne, le premier essai assez dégoûtant et le vinaigre, je l'aurai méritée, ma caféine.
D'ailleurs, je m'en ferais bien une tasse, là. Allons réveiller le dragon.

Groar!

lundi 22 juillet 2013

Ils appellent ça la nuit sans nuit

Je serais bien incapable de vous sortir le mot en finnois, mais il désigne l'absence de nuit pendant l'été dans les régions polaires et se traduit par "nuit sans nuit". Quelle belle langue quand même (mais souvent intraduisible sans un kilomètre d'explications derrière).
Vous ne me croyez pas? Bon. Voici une photo de Haparanda le jour. (Oui, c'est pris depuis la fenêtre, j'avais la flemme. C'est des choses qui arrivent.)


Et maintenant, le même endroit (lire: toujours depuis la fenêtre) mais de nuit.


Si si, cette photo a été prise après minuit, et sans flash. Je vous assure. C'est pas très sombre...
Vous me comprenez, maintenant, quand je vous dis que c'est une galère de dormir? Justement, je n'ai presque pas fermé l'oeil de la nuit. Or, ce matin, clairon (soyons gentils, à huit heures), il faut aller en Finlande. Kai avait quelque chose à faire (j'ai pas tout compris) mais on s'est rendu compte après un certain temps (et le recomptage des mois de l'année en finnois) qu'on avait fait le chemin pour rien. Sur ce, j'entends Kai marmonner quelque chose en finnois, je crois comprendre "paska" ("merde") et je me dis qu'il est aussi enervé que moi. Du coup, on est allé faire les magasins de tissus de Tornio pour se détendre, mais chou blanc! De ruban rouge, que dalle. Moi, j'étais trop occupée à être perdue au milieu de tous ces gens qui ne parlaient que le finnois pour essayer de chercher quelque chose. Mais ça va s'arranger.

En parlant de galère.

Cet après-midi, je suis allée en Suède cette fois, toujours avec Kai pour qu'il me sauve la vie quand mon vocabulaire (limité) ne me suffirait pas. Nous allons à Skatteverket (l'office des impôts) pour que je puisse me déclarer comme résidente-en-Suède-ayant-l'intention-de-rester-plus-de-trois-mois. Pas une touriste, en somme. Et là, paperasse. Assez limitée encore, je m'estime heureuse, mais qu'est-ce que j'étais nerveuse! Je vous raconte pas comme c'est dur d'écrire (et d'être crédible) quand la main qui tient le stylo tremble de manière ostentatoire. Stupide main droite, si seulement je pouvais la bouder et devenir gauchère...
Mais je m'en sors, pas si mal en fait, avec l'aide bienvenue de Kai et la coopération de la madame en face de moi. Elle m'a d'ailleurs demandé si j'avais déjà été en Suède auparavant, et quand j'ai répondu que non, elle m'a dit que je parlais bien le suédois. J'ai eu envie de faire un câlin à Annika (ma géniale prof de suédois) et de faire une petite danse de joie. J'en profite pour faire un coucou à tout le département scandinave de l'université de Strasbourg, merci pour votre aide!
Mais ce n'est pas fini! (Ta ta taaaa!) Maintenant, c'est par Internet qu'il faut que je me déclare à l'office des migrations (Migrationsverket) et là... je vais faire les yeux du chat Potté à Kai pour qu'il m'aide encore.


Oui, comme ça.
Ah mais attendez, je ne suis pas un chat, moi. Je suis un lion! Enfin, je m'en sortirai. 
Groar! 

jeudi 18 juillet 2013

Pizza au renne et tartines

Mardi, après un épisode en yukata et une partie de Mario Party 5 (f*ck being normal), Kai et moi sortons (dans le couloir) pour aller dans la cuisine (commune), toujours en yukata bien sûr, on va pas avoir l'air normal quand même, si? Il nous restait de la pizza congelée, au renne bien sûr.

Ce n'est pas une petite assiette. C'est juste une très grande pizza, je vous assure.
Eh ben c'est toujours très bon! On s'habitue à la nourriture d'ici. Enfin, la majorité. Y'a certains trucs, j'ai encore du mal, mais je me suis accoutumée à une chose en particulier.

Est-ce que quelqu'un sait ce que c'est, ça? C'est pas drôle si je vous le dis direct, alors devinez. Et ne googlez pas, je le saurais! Un petit indice: ça sent le poisson... Mais c'est en fait très bon, et ici on mange ça au petit déjeuner sur une tartine... Je vous dis, on s'habitue.
Anecdote tartinesque tant que je parle de manger (oui j'ai faim, problème?), quand j'ai dit à Kai qu'en France, on mettait de la confiture ET du beurre sur nos tartines le matin, j'ai eu droit à une exclamation de dégoût. Ah bon, parce que la saucisse à tartiner c'est mieux? Franchement, je comprends pas. C'est pourtant bon, les tartines beurre-confiture...
Bon ben c'est pas tout ça, mais il me faut une tartine. Et je vais mettre ce truc dessus. Même pas peur.

Groar!

lundi 15 juillet 2013

Retour en Finlande : Kuopio



Vendredi matin, six heures, clairon, faut s’lever. Ma tête ébouriffée sort de dessous la couette (les couvertures d’été, en Scandinavie, ils connaissent pas. Pas besoin.), je me prépare et je sors avec Kai pour partir avec sa mère et son frère vers Kuopio où nous irons à la merveilleuse Animecon X. Première convention scandinave pour moi, je trépigne d’impatience. Le voyage en voiture me calme (un peu) parce que Kuopio, c’est loin et la Finlande en voiture, c’est très calme.
Presque.
C’est tout de même un pays sauvage. On n’était pas parti depuis une heure que Maria freine brusquement. La raison ? Un jeune élan qui trottine en plein milieu de la route. L’animal, un peu perdu, finit par se souvenir que pour aller dans la forêt, il faut tourner à droite. J’ai tout de même eu le temps de prendre une photo.

Autenthique élan de Finlande. Salut p'pa!

L’incident du petit élan mis à part, le trajet a été très calme. Imaginez une forêt de pins et de bouleaux. Ça y est ? Bien, maintenant, imaginez un grand lac avec une petite île au milieu. Le paysage finlandais, c’est à peu près ça. C’est assez rare de tomber sur un champ ou une ville.
Cela dit, près de Kuopio nous sommes tombés sur un village avec un nom assez original : Pöljä. En finnois : idiot/stupide. Juste à côté, Pöljän koulu, « stupide école ».
Oh le fou rire.
« D’où viens-tu ? » - « Pöljä. »
« Imagine le type qui a eu des mauvaises notes à l’école et pose sa candidature pour une université en indiquant sur son dossier qu’il a étudié à Pöljän koulu. »
« Et celui qui a ça sur son CV. Personne ne le prendra au sérieux. »
Conclusion : WTF la Finlande.

À Kuopio, nous trouvons notre hôtel, il fait beau et assez chaud (au moins 23°C). Je partage une petite chambre avec Kai, c’est très bien mis à part le (petit) détail qu’on peut parfaitement nous entendre parler à travers le mur. Nous avons chuchoté.
En ce qui concerne Animecon X, c’était incroyablement géniallissime ! J’ai écrit plus en détail sur mon blog de cosplay ici (en anglais).

Aujourd’hui, 15 juillet, Kai et moi sommes de retour en Suède, il pleut et nous avons notre climat spécifique aux régions polaires. Quelle galère de dormir sans nuit, décidément…
Groar !

jeudi 11 juillet 2013

Restons suédois : Haparanda



Ce matin, Kai me dit qu’il doit travailler. Il distribue des journaux en finnois en Suède et me propose de l’accompagner. Le temps de manger mon pain (le pain finnois, c’est pas la même chose que le pain français), j’accepte avec enthousiasme. Super, je vais voir un bout de Haparanda !
Je me fais prêter un vélo et je suis Kai derrière Station (l’ancienne gare transformée en logement pour jeunes, où je vis avec Kai). Nous roulons pendant un moment, je donne un coup de main à Kai avec les journaux et j’en profite pour apprendre un peu de finnois.
Les maisons en Scandinavie sont différentes des maisons françaises. Ici, elles sont plus basses, deux étages maximum sachant que le deuxième étage est sous les combles. Ensuite, elles sont le plus souvent en bois, on voit rarement de la brique. La couleur standard est le rouge (foncé, pas pompier) mais on voit aussi pas mal de maisons jaunes et quelques blanches. Et partout, du vert. Des cours, des jardins, des arbres, des haies.
À la fin de la tournée journalistique, Kai me montre un vestige de la Seconde guerre mondiale (du moins je suppose), et ça vaut la photo. 


Bunker : spécial dédicace à mon frère, qui comprendra.

On se retourne, et on redescend.

Nous sommes au bord de la rivière, c’est-à-dire tout près de la Finlande. Si si, regardez. Ce côté-là, c’est la Finlande. :’D



Et les moustiques sont féroces. Kai en a assasinné un au bord de la rivière. Cet endroit est vraiment le coin le plus moustiqueux d'Europe!

Groar!

Aller en Finlande à pied



Mercredi 10, je me réveille un peu difficilement, il fait évidemment jour et je sors paresseusement du lit. Petit déjeuner : knäckebröd. En fait, on n’a que ça dans le placard, donc une fois le knäckebröd mangé, Kai et moi sortons acheter des provisions. En Suède ? Non ! C’est plus avantageux d’acheter en Finlande à cause du cours de l’euro et de la couronne. Allons donc en Finlande, à pied puisque c’est tout près. En effet, on y est en un quart d’heure et j’ai ma première surprise scandinave. Devant le centre commercial, des vélos partout mais aucun n’est attaché à un poteau, ni à quoi que ce soit d’ailleurs. Kai me montre que les roues arrière sont bloquées, mais je suis quand même sur le cul (Putosin pepulle !). À Mulhouse, laisser un vélo même bloqué sans surveillance, c’est en faire cadeau à quelqu’un d’autre. Ici, non.
Deuxième surprise dans le magasin, qui n’est pas vraiment une surprise puisqu’on m’avait prévenue, les fruits et légumes sont chers par rapport à la France. Pourtant, la moitié des produits porte l’étiquette « produit en Finlande »… Après, la petite galère quand j’ai voulu acheter quelque chose : la langue. Le suédois, je me débrouille, mais le finnois n’a rien à voir. Je reste plantée pendant un moment dans les rayons en essayant de deviner ce qui est écrit sur les étiquettes, mais rien à faire. Kai vient à mon secours et traduit le finnois en anglais (ce qui marche presque à chaque fois), et je peux me rendre compte qu’ils ont vraiment des choses différentes en Finlande. Quelqu’un a déjà entendu parler de la viande fumée au sauna ? Je vous assure, c’est super bon.
J’étais un peu inquiète d’aller en Finlande sans parler finnois, mais les gens sont très gentils. Quand j’ai dit en anglais que je ne comprenais pas le finnois, j’ai eu un « okay » et un sourire. Je me dis que ça pourrait être pire. Une autre anecdote à propos des gens du Nord de l’Europe, du côté suédois cette fois : en chemin vers la Finlande, Kai et moi avons croisé un type grisonnant qui traversait la rue vers nous. Il nous a spontanément demandé en suédois si nous allions à gauche ou tout droit. Comme je n’ai compris sa question qu’après coup, Kai a répondu que nous allions tout droit, sur quoi le type écarte les bras, pointe la direction dans laquelle nous allons et nous dit « Varsågoda ! » avec un grand sourire. Je ne cherche pas à comprendre, mais j’ai bien ri.
En revenant au studio de Kai, je fais un peu de rangement (comprendre que mon lit et l’espace environnant étaient un impressionnant bazar.) Sur ce, le frère de Kai qui était venu nous rejoindre après l’excursion en Finlande nous informe que leur mère va venir nous rendre visite.
Attendez. Minute. C’est un bazar indescriptible que j’ai autour de moi, j’ai les cheveux en bataille et un T-shirt de geek, et la mère de mon copain vient dans quelques minutes. Je vous raconte pas le moment de stress… J’ai rarement rangé aussi vite.
Finalement, Maria est très gentille, elle me parle un peu français avec un joli accent finnois, on discute ensuite en anglais (qui devient par la suite du svengelska, mélange savant, totalement improvisé et inopiné de suédois et d’anglais.) Elle nous invite ensuite à manger une pizza géante chez elle, proposition acceptée tout de suite (nous étions bien affamés).
La pizza. Ça mérite franchement une photo, mais je n’en ai pas juste là. Mais pour être géante, elle était géante, avec de l’ananas et de la viande dessus. De la viande de bœuf, oui. Et du renne. J’ai mangé une pizza géante au renne.
Eh bien c’est très bon. Le renne, c’est fort mais c’est pas mal du tout. Après la pizza au renne, Kai et moi rentrons en Suède après un petit tour de Tornio offert par Maria. C’est si beau là-bas ! J’ai l’impression que la Finlande essaie d’impressionner la Suède, cela dit, avec ses bâtiments flambant neufs. Cela ne m’étonnerait même pas. Ah, et puis il faut dire un mot sur les églises. L’une des églises de Tornio est très ancienne, peut-être une des plus vieilles du pays ; en effet elle est très belle. J’y retournerai pour prendre des photos. L’église de Haparanda, en revanche, a été élue « église la plus moche de Suède ». Si on ne m’avait pas dit que c’était une église, je ne l’aurais jamais su. Là aussi, il faut absolument que je prenne des photos. Nous avons fait encore un petit détour sur une île minuscule, mais qu’est-ce que c’est beau. C’est vert, c’est calme, c’est pas trop chaud et en plein milieu de la rivière. Par contre, il y a des moustiques, mais ça j’étais au courant.
Après la majeure partie de la journée passée en Finlande, j’adore. Si seulement je parlais finnois ! Je suis décidée à casser les pieds à Kai pour qu’il m’apprenne, ce qu’il a déjà commencé à faire ce soir-là en traduisant des chansons finnoises pour moi. Là aussi, il y a eu beaucoup d’émotion (et peu de sommeil) mais c’est pas grave, après tout, il ne faisait pas nuit. 
Groar !